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Les protestants rompent la chaîne ; au moment où ils ont paru, la vérité, selon eux, n’existait plus sur la terre. Luther a apporté une nouvelle révélation, et cette révélation il l’a donnée sans prouver sa mission. L’action de Dieu aurait donc cessé, et l’action de Luther apparaît à la place. Celui qui conteste le lien entre Dieu et l’homme, la religion, est donc très-fort contre les protestants comme contre tous les hérétiques qui ont rompu la chaîne un peu plus tôt ou un peu plus tard, et l’athée domine le déiste et l’hérétique ; car si Dieu a voulu que la vérité fût connue de l’homme, non-seulement il a dû révéler cette vérité, mais conserver cette révélation, de même que la création du monde physique n’est pas un fait isolé, mais un fait qui se perpétue par la conservation du monde créé. Peu importe les abus qui peuvent se trouver à côté de la vérité révélée. Les maladies transmises avec la vie dans la race humaine ne détruisent pas le fait de la transmission de la vie. La vie transmise dans l’ordre physique par la paternité, la vérité transmise dans l’ordre spirituel par le sacerdoce, voilà les deux grandes lois de l’humanité. Il n’y a donc de conséquent que l’athée qui nie Dieu, parce qu’il ne voit pas la révélation perpétuée sur la terre, et le catholique qui voit cette révélation maintenue sur la terre par une tradition vivante depuis Adam jusqu’à Grégoire XVI.

Il nous semble que ces réflexions prouvent très-bien