Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’on croit. Mais croire avec l’Église sans croire l’Église, c’est croire individuellement, en vertu de sa propre raison, et se placer ainsi à la source de toutes les erreurs ; car si un particulier pouvait être meilleur juge de la foi que l’Église universelle, il n’y aurait plus de garantie contre toutes les aberrations de l’esprit humain.

Dans cette discussion, il ne faut pas oublier, comme on le fait trop souvent, le principe qui domine tous les autres, le principe divin. La divinité du fils de Dieu étant admise, sa mission sur la terre étant reconnue, l’établissement de son Église étant hors de question, l’autorité a une base immuable d’infaillibilité. Le tort de nos adversaires est qu’ils partent de l’homme au lieu de partir de Dieu.

« Accepter le principe catholique, dit le Semeur, c’est ne croire qu’un seul dogme, celui de l’infaillibilité de l’Église romaine, et n’admettre tous les autres que comme contenus dans celui-là. La foi devient ainsi une simple opération de l’esprit ; les dogmes ne nous touchent plus directement ; l’autorité de l’Église est toujours entre eux et nous. Nous sommes appelés à aller de foi en foi ; mais ces progrès sont impossibles du moment où on admet qu’une seule doctrine enferme toutes les autres ; c’est substituer l’Église à l’expérience chrétienne et nier ainsi le développement qui résulte de ce que l’action de la religion a d’individuel. »