Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 2.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il y a ici, ce nous semble, une assez grande confusion. L’autorité de l’Église, pour nous, est un dogme, et n’embrasse pas tous les dogmes ; elle est une partie du symbole, et n’est pas tout le symbole. Ce n’est pas l’Église qui a fait les dogmes, elle les a trouvés dans les Écritures, et n’a fait que les transmettre en leur assignant leur sens véritable. On ne peut donc pas dire que ce soit là une opération de l’esprit ; car les mystères de la religion échappent à l’esprit aussi bien que l’existence de Dieu, le plus grand de tous les mystères ; et l’on aura beau aller de foi en foi et de progrès en progrès, il restera toujours à douter et à nier tant que l’action individuelle, se substituant à l’autorité, ne reconnaîtra pas des vérités fondamentales et irrévocables. Or, ce sont ces vérités fondamentales qu’enseigne l’Église, qui ne dit rien d’elle-même, qui n’innove pas dans la doctrine, et ne fait que suivre et déclarer la révélation de la parole et de l’Écriture. En enseignant la vérité révélée, elle ne se met donc pas entre le dogme et nous ; elle place son infaillibilité sous la garantie de la tradition ; en un mot, elle se lie à la foi, et ne lie point la foi à elle.

Des vérités fondamentales reconnues comme dogmes sont-elles un obstacle au progrès chrétien ? Mais d’abord il ne peut y avoir de progrès dans les choses révélées, à moins qu’il n’y ait une nouvelle révélation. Les mys-