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qu’elle n’a que le dépôt et l’interprétation des vérités, et c’est là le sens de ce qui est dit au sacre de chaque évêque : Depositum custodi. Ainsi, en fait de dogme, il ne peut rien y avoir de l’autorité humaine, puisque le principe de l’Église catholique c’est de ne croire que ce qui a été révélé par Jésus-Christ.

De même que lorsqu’on a trouvé l’autorité de Jésus-Christ établie sur ses miracles et sur les prophéties, il est nécessaire de croire à sa parole comme à la parole de Dieu même. Ainsi, par rapport à l’Église, quand on sait que son autorité repose sur la parole de Jésus-Christ, on doit avoir foi dans son infaillibilité, qui ne peut pas plus nous tromper que Jésus-Christ lui-même. Ce moyen est le plus simple, le plus à la portée de tout le monde pour arriver à la vérité, et c’est ce que prouve très-bien Fénelon dans le passage suivant que nous allons citer :

« Tous les hommes, et surtout les ignorants, ont besoin d’une autorité qui décide, sans les engager à une discussion dont ils sont visiblement incapables. Comment voudrait-on qu’une femme de village, ou qu’un artisan examinât le texte original, les éditions, les versions, les divers sens du texte sacré ? Dieu aurait manqué au besoin de presque tous les hommes, s’il ne leur avait pas donné une autorité infaillible pour leur épargner cette recherche impossible, et pour les garantir de s’y trom-