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de création et de génération. De certains êtres supérieurs, élevés au-dessus des sens, naquirent d’autres êtres doués d’intelligence et nommés les contemplateurs du ciel.

Vint ensuite le tour des corps célestes, des phénomènes de la lumière et du vent, du tonnerre, des habitants de l’air, de la terre et de la mer. C’est par une sorte de réveil sensible que les êtres sensibles passent à une existence animée.

La création de l’homme rappelle plusieurs autres anthropogonies. Les premiers mortels furent Eon et Protogonos, c’est-à-dire l’être qui dure un certain temps et le premier-né. Ils furent faits par l’Esprit, la voix de Dieu, et sa femme Baavt la nuit ; c’est-à-dire que la volonté de Dieu les fit sortir de la non-existence. Leurs enfants, nommés Génos et Généa, ont habité la Phénicie. Ils étaient déjà tellement éloignés de l’Être suprême, du Père inconnu, qu’ils adorèrent le ciel, le prenant pour le souverain maître des choses. Cependant une race d’enfants de lumière, portant les noms de lumière, de feu de flamme, est descendue de Génos et de Généa, et cette race a été suivie d’une race de géants auxquels on a donné dans le cours des siècles, les noms des montagnes qu’ils avaient habitées. Les générations se sont continuées ainsi, toujours en descendant, et produisant deux à deux les chefs des divers travaux de la vie terrestre. Quelques-uns de ces chefs ont été honorés d’un culte spécial par leurs neveux. Agros et Agrotis qui ont appris aux hommes à cultiver les champs et qui ont été élevés jusqu’aux dieux, ont eu pour fils Amynos et Magos, les pères de Mysoreth et de Sy-