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ments de l’Égypte, modifiés par des relations avec la Judée, la Perse et la Grèce ; c’étaient les théories du platonisme et du pythagorisme, modifiées par Aristobule et Philon ; c’étaient les croyances chrétiennes altérées par leur alliance avec l’érudition alexandrine.

Basilide prétendit ne pas innover, il disait avoir reçu son enseignement de Plaucia, interprète de saint Pierre. Basilide, pour expliquer l’origine du mal adopta l’idée des deux principes.

Les basilidiens ne publièrent rien, et leurs écoles se perdirent, tandis que celle de Valentin s’élevait.

Valentin, que saint Irénée place à la tête des gnostiques, paraît avoir été d’origine judaïque, mais élevé dans le Christianisme, au milieu de toutes les opinions que les sages et les savants agitaient alors dans la capitale de l’Égypte, sa patrie. Il est probable qu’il connut encore jeune la doctrine de Basilide. Il commença à se faire remarquer par son enseignement vers l’an 136. Ses ouvrages sont perdus pour nous, mais il nous reste quelques fragments de ses lettres, de ses traités, de ses homélies ; et saint Irénée, saint Clément d’Alexandrie et Origène nous donnent sur ses écrits des renseignements abondants.

Il resta quelques temps uni en apparence à l’Église. Ce qui pouvait le rendre suspect à une époque qui touchait aux derniers jours de saint Jean, c’était sa prétention de posséder seul la véritable doctrine chrétienne, c’est-à-dire les secrets communiqués par le Sauveur aux apôtres, ou la tradition de Théodus, disciple de saint Paul. Avec une pareille prétention, il ne pouvait guère tarder à se