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le colosse a disparu. La petite pierre qui avait frappé le colosse est devenue une grande montagne qui a rempli toute la terre. »

XX. Si maintenant nous rapprochons les passages des visions de Daniel, nous verrons avec quelle exactitude ces prophéties se rapportent entre elles, et combien elles sont dans un parfait accord. En effet, Daniel s’exprime ainsi[1] : « J’ai eu une vision. Il me semblait que les quatre vents du ciel se livraient un combat violent au-dessus de la mer. Quatre grandes bêtes, qui n’avaient point de ressemblance entre elles, montaient hors de la mer. La première était comme une lionne, et elle avait des ailes d’aigle ; mais, pendant que je la regardais, ses ailes lui furent tout à coup arrachées ; puis elle se tint debout, et sur ses pieds comme un homme, et il lui fut donné un cœur d’homme. La deuxième bête ressemblait à un ours ; elle avait dans la gueule trois rangs de dents, et des voix lui disaient : Lève-toi, et rassasie-toi de carnage. Ensuite j’en vis une autre qui ressemblait à un léopard ; elle avait sur son dos quatre ailes comme les ailes d’un oiseau : cette bête avait quatre têtes. Je regardais toujours, et je vis paraître une quatrième bête dont la vue était terrible et effroyable. Elle était douée d’une grande force ; elle avait des dents de fer, ses ongles étaient d’airain, elle dévorait ou foulait aux pieds tout ce qui se présentait devant elle. Elle était très-différente dans ses formes des trois autres bêtes, et elle avait dix cornes. Je considérais ces cornes, et je vis une petite corne qui sortait du milieu des autres. Trois de ces dix grandes cornes furent arrachées de sa tête. La petite corne avait des yeux comme les yeux d’un homme, et une bouche d’où sortait un langage extraordinaire. »

XXI.[2]« Je continuais à regarder, et bientôt je vis

  1. Dan. vii, 2 et suiv.
  2. Ib. vii, 9 et suiv.