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dix démocraties ; les dix têtes de la quatrième bête signifient les dix royaumes : mais nous devons examiner en détail chacune de ces prédictions, et apprécier les preuves sur lesquelles elles reposent.

XXVIII. La tête d’or du colosse, ou la lionne, signifie l’empire de Babylone ; les épaules et les bras d’argent, ou l’ours, ce sont les Perses et les Mèdes ; le ventre et le fémur d’airain, ou le léopard, ce sont les Grecs, qui, après Alexandre, ont eu la domination universelle ; les jambes de fer, ou la bête terrible et effrayante, signifient les Romains, qui ont aujourd’hui l’empire du monde ; ces traces que laissent les pieds, qui sont de fer et d’argile, et les dix cornes, marquent les royaumes et les empires à venir : le petit rejeton qui pousse entre les cornes, c’est l’Antechrist : et la pierre qui tombe du ciel et qui brise le colosse qui avait rempli la terre de sa puissance et de son nom, c’est le Christ venant juger le monde.

XXIX. Ce n’est, mon cher Théophile, qu’avec une certaine crainte que je vous confie toutes ces choses ; mais toutefois je me sens raffermi dans mes convictions par l’immense charité du Christ. Car si les Prophètes nos prédécesseurs, qui ont approfondi ces choses, n’ont pas voulu les révéler autrement de peur de jeter le trouble dans les esprits, mais les ont enveloppées sous le voile des paraboles et des énigmes, en disant que l’esprit que la sagesse éclaire pénètre ces mystères[1]. Quels écueils n’avons-nous pas à redouter, nous qui parlons ouvertement des choses dont les Prophètes n’ont parlé qu’à travers des voiles et en paraboles ? Voyons donc maintenant de quelle manière les prophéties doivent s’accomplir au sujet de cette impure prostituée ; quels châtiments lui sont réservés par la juste vengeance de Dieu, et qu’elle doit subir comme par anticipation au jugement dernier.

XXX. Venez donc bienheureux Isaïe ! déroulez-nous

  1. Apoc. xvii, 9.