Page:Germain - Œuvres philosophiques, 1896.djvu/69

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blic, ce sont de simples notes jetées sur le papier au cours de ses études et de ses travaux ; cependant il suffit de les parcourir pour s’apercevoir qu’elles lui furent, pour la plupart, inspirées par une lecture approfondie de Tycho-Brahé, de Newton et de Laplace.

Aucune ne porte de date, elles se présentent sans lien apparent, point de plan, nul ordre : ici ce n’est qu’un trait, là ce sont les développements d’un point spécial à peine indiqué ; voilà le coup d’œil du moraliste, voici le coup d’aile du poète, et qui lirait ce mélange un peu confus sans connaître l’œuvre philosophique de la mathématicienne pourrait fort bien n’y voir que les caprices, brillants, mais sans lendemain, d’un esprit curieux et actif. A-t-on lu les Considérations ? Tout s’explique et tout s’enchaîne. On surprend en quelque sorte le cerveau de la géomètre en flagrant délit de préoccupations synthétiques ; ce recueil intime prend alors un intérêt singulier, car, à n’en pas douter, il contient les germes, et quelquefois les fleurs, d’une conception qui fructifiera, et, non sans charme, on songe bientôt, pour le lui appliquer, à ce mot de Diderot « Les pensées détachées sont autant de clous d’ai-