Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Comores. Le sang sémitique domine chez les Antalotes ; les hommes sont grands et bien faits, et les femmes sont les plus belles de l’archipel ; aussi sont-elles fort recherchées par les habitants des autres îles, qui viennent les épouser. Le nombre des habitants répartis dans huit ou dix villes murées, une vingtaine de gros bourgs et une centaine de villages, peut être évalué à environ 35000 personnes, libres ou esclaves.

Très indépendants, querelleurs, peu hospitaliers, les Comoriens sont partagés en une dizaine de petits états dont les sultans microscopiques se battent continuellement entre eux. Ces guerres civiles permirent aux Malgaches de ravager impunément toute l’île pendant le siècle dernier. Elles existaient déjà lors du passage des premiers Européens à la Grande Comore.

En juin 1614, le Nassau, un des vaisseaux de la flotte hollandaise commandée par le général Reyust, mouilla à la Grande Comore ; les Hollandais allèrent à terre et furent bien reçus ; il est vrai qu’ils avaient derrière eux une flotte respectable. Voici comment Van-den-Broeck, un des officiers hollandais, raconte sa mission dans cette île :

"De retour auprès du général, il me fit embarquer dans une chaloupe pour aller à l’isle Gasisa, à douze lieues d’Ansüannii, où notre navire Nassau, qui avait chassé sur ses ancres, avait remouillé. D’abord, en approchant, nous ne vîmes point de rade ; mais ensuite nous jetâmes le grappin au côté septentrional devant une baie de sable blanc et la seule de semblable au tour de l’isle. L’endroit ou