Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/131

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mer ; pendant les pluies, c’est à dire pendant sept mois, ils trouvent de l’eau dans les creux de rochers ; le reste de l’année, ils se contentent de rosée et de jeunes pousses de bananiers renfermant une sève très abondante qui suffit à les désaltérer. Aujourd’Hui, les habitants de la Grande Comore sont encore un peu farouches chez eux, mais, une fois dépaysés, ils font d’excellents serviteurs et justifient généralement la confiance qu’on leur témoigne. La relation, que j’extrais de l’Univers, d’une excursion, faite à Comore par MM. Passot et Bosse, donnera une idée très exacte de l’ensemble du pays. "Le 1er novembre 1844, la Prudence quitta Mayotte, et mouilla le 6 à Comore, devant Moroni, ville du sultan Achmet, auquel M. Passot avait affaire, et dont il fut parfaitement accueilli. Achmet, dit M. Bosse, devenu entièrement notre ami, nous proposa de nous embarquer avec lui sur un boutre qui lui appartenait, pour aller rendre visite au sultan Moinanaon, son fils, qui règne dans Moutchamioli, ville du Nord. Cette offre nous fut fort agréable, car M. Passot voulait explorer le pays, et moi je désirais vivement connaître l’endroit où, selon Horsburgh, se trouve le seul mouillage de l’île. Parmi les villes que nous rencontrâmes, les deux premières furent Hitsandra et Tchouzini, appartenant au sultan Fombavon ; elles lui servent indistinctement de résidence. L’une est située au bord de la mer ; l’autre, placée en amphithéâtre sur la montagne, s’aperçoit de fort loin au large, à cause de ses murailles blanches. Toutes deux paraissent