Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/145

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un double piton un peu moins élevé. Ces sommets ont environ 600 mètres de hauteur ; à moitié route de la Grande Comore, ils apparaissent sous un angle égal au quart de celui fait par le sommet du volcan de Comore avec la ligne de mer. Il y a quelques marais et des palétuviers à l’embouchure de la principale rivière qui débouche de la magnifique vallée de Louala. Les coraux tiennent aux assises de l’île mais s’étendent, sur plusieurs points, à 1 mille au large. Quelques petits îlots stériles se montrent auprès des côtes, surtout à Numachoa où ils abritent un bon port, le seul de l’île. Mohéli est loin d’être salubre ; son littoral, sans être aussi marécageux que celui de Mayotte, est entouré, sur plusieurs points, de bancs de vase et de corail découvrant à mer basse et exhalant, sous l’action du soleil, des miasmes auxquels on attribue les fièvres paludéennes dont souffrent tous les habitants, excepté les nègres. Ces fièvres prennent quelquefois un caractère pernicieux. Avec ses nombreuses rivières, Mohéli est plus cultivable que la Grande Comore. Toutes les vallées et le bas des versants sont couverts de cocotiers et de cultures ; mais presque tous les sommets sont dépouillés, car la majeure partie des forêts a été détruite par les incendies et remplacée par des pâturages semés de bouquets de bois. Il reste cependant quelques forêts qui pourraient fournir de bons bois de construction. Les Mohéliens, comme tous les Comoriens, ont l’habitude d’incendier les herbes et les forêts, vers le mois de novembre, pour planter leur riz. Pendant la saison sèche, ils brûlent de nouveau