Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/149

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bout de la batterie, à peu près au milieu du front de la ville qui fait face à mer ; il est protégé de ce côté par un bastion ne laissant voir que les terrasses ; du côté de la ville, il est entouré de murs et isolé par une place triangulaire où l’on voit un puits et une mosquée. Le palais ressemble à une maison de campagne mal entretenue. On entre dans la cours d’honneur par une porte cochère grossièrement sculptée ; en face la porte, sous un hangar qui sert de corps de garde, sont rangés, sur des affûts de campagne, 2 obusiers de 8 et 2 pièces de 4 en bronze, bien montées, et en fort bon état. Une vingtaine de fusils à pierre avec leurs baïonnettes, et une cinquantaine de sagaies bien aiguisées, sont dressés contre le mur, avec quelques briquets et des gibernes. La maison de reine a un étage et est surmontée d’une terrasse ; elle est éclairée, au rez-de-chaussée, par quelques meurtrières et, au premier, par une dizaine de fenêtres à persiennes vertes, ouvragées. Tout le bas est occupé par une grande salle voûtée, sombre et vide ; on monte par des couloirs étroits et obscurs et par un escalier, véritable échelle de moulin, aux appartements de l’étage qui se composent d’une grande salle de réception, ornée de glaces, d’étagères, de tapis de Mascate et de fort belles nattes, et de plusieurs petites pièces garnies de meubles européens ; c’est le logement de la reine. Dans une des cours se trouvent plusieurs tombeaux, entre autres celui de Ramanatéka, construits sur le modèle uniforme des tombeaux arabes dans les Comores. Le palais communique avec la batterie qui est solidement