Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/154

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de l’eau. Le roi de l’île vint visiter Lancaster à son bord, accompagné de plusieurs Arabes d’une belle taille ; il portait une robe de satin cramoisi. Les Anglais eurent avec lui, par l’intermédiaire d’un interprète portugais, une longue conférence sur l’état de Mohéli et la nature de ses productions. En se retirant, le roi invita les Anglais à visiter la ville ; sur ses instances, un officier anglais, nommé Macé, descendit au rivage avec 30 hommes, contre le sentiment de Lancaster. A peine eurent-ils fait cent pas car, la terre, qu’une troupe de Mohéliens, fondant sur eux avec toutes sortes d’armes, les massacrèrent à la vue du vaisseau, d’où l’on ne pouvait leur donner aucun secours, et sous les yeux du roi qui semblait n’être retourné à terre que pour autoriser cette lâche cruauté. Les Anglais partirent avec la douleur de ne pouvoir venger leurs malheureux compagnons, mais bien instruits de la défiance qu’ils devaient garder sans cesse avec les Maures. Leur chaloupe resta aux mais des insulaires". (Walkenaer, Histoire des voyages). En février 1602, Georges Spielberg aborda à Mohéli avec deux vaisseaux de la Compagnie hollandaise. Le roi lui envoya aussitôt un bœuf et des rafraîchissements et invita les Hollandais à descendre librement à terre, mettant toutes les ressources de l’île à leur disposition. Obligés d’attendre, dans les Comores, d’autres vaisseaux de leur Compagnie, les Hollandais firent un séjour de plus d’un mois à Mohéli ; pendant tout ce temps, ils eurent les meilleures relations avec les insulaires, troquant des marchandises qu’ils avaient déposées dans la maison du roi, contre