Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/156

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de l’eau ou à commencer pour leur propre compte ; ils étaient cordialement accueillis partout, et personne d’entre eux n’avait la moindre défiance ; lorsque, le 30 mars au matin, veille du jour fixé pour le départ, deux officiers et quinze hommes se rendirent à terre pour faire conduire le mât à la mer et préparer des bœufs, pendant qu’une chaloupe armée de onze hommes allait faire de l’eau à l’aiguade, c’est à dire à la rivière qui roule à 2 kilomètres de Fomboni. "Sur le midi, le général ne voyant revenir ni la chaloupe ni le canot, fit tirer le canon jusqu’à deux, arborer le pavillon, et faire le signal de se rendre à bord. Mais personne ne revint ; si bien qu’il craignit que ses gens n’eussent été arrêtés prisonniers. Après avoir attendu tout le jour sans rien voir, ni même aucun canot du pays, au lieu qu’ils avaient accoutumé de nous venir visiter tous les jours, nous vîmes enfin, vers le soir, quantité de Mahométans qui venaient sur le rivage où ils paraissaient faire quelques courses qui marquaient de la joie. Le général fit aussitôt toüer les deux vaisseaux l’un près de l’autre, lacer les bonnettes et préparer le canon, afin d’être paré en cas qu’on voulut l’attaquer. Le 1er avril 1602 n’ayant point encore eu de nouvelles de ce qui se passait dans l’île, on arbora un pavillon blanc qui demeura jusqu’au 3, sans que personne parut ni qu’on fit aucun signal pour demander à nous parler. Au contraire, tous les canots furent retenus à terre. De notre côté comme nous n’avions ni chaloupe ni canot nous ne pouvions envoyer faire aucune requête…. En nous retirant nous aurions pu mettre du monde à terre près d’un