Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/158

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traversée, peu de jours après le départ ; "on fût persuadé qu’ils avaient contracté leurs maladies dans l’île où ils avaient demeuré plusieurs nuits, car l’air y est mal sain et les habitants mêmes s’en plaignaient". L’histoire de Mohéli se rapproche de celle de Mayotte avec le Hova Ramanatéka, parent et ami de Radama 1er et ancien gouverneur de Mouzangaïe. A la mort de Radama, en 1828, Ranavalo, suivant l’usage malgache, fit massacrer tous les parents de son mari qui lui portaient ombrage. Ramanatéka se trouva au nombre des suspects ; comme il était dans son gouvernement de Mouzangaïe, Ranavalo lui écrivit de venir la visiter à Tananarive. Ramanatéka comprit ; il déclara à l’envoyé qu’il allait se rendre immédiatement à l’appel de la reine et fit ses préparatifs de départ ; mais pendant la nuit, il rassembla ses amis et une centaine de Hovas qui lui étaient dévoués et s’embarqua pour les Comores. La petite troupe gagna Anjouan où le sultan Abdallah lui accorda l’hospitalité. Au bout de quelques mois, Ramanatéka se mit à conspirer contre son hôte avec Seïd-Ali, frère du sultan, qui cherchait à le renverser et à prendre sa place ; mais le complot échoua et Ramanatéka s’enfuit à Mohéli où le sultan régnant, ennemi du sultan d’Anjouan, fut assez confiant pour le recevoir. L’année suivante, 1830, Abdallah vint attaquer Mohéli qui refusait de reconnaître sa suzeraineté ; Ramanatéka offrit ses services au sultan de Mohéli ; grâce à son concours et à celui de ses Hovas, les Anjouanais furent repoussés. Après la victoire, Ramanatéka chassa son hôte et se fit proclamer roi de Mohéli. S'