Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/16

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des ruines de Ninive représentent des bateaux assyriens et, au-dessous, des monstres marins ; ces bateaux sont exactement semblables à ceux représentés sur les monuments égyptiens.

Enfin les phéniciens(8), qui, près de 1800 ans avant notre ère, vinrent s’établir sur les bords de la Méditerranée et apprirent aux Grecs l’art de la navigation, habitaient alors les rives de la mer Erythrée, à l’entrée du golfe Persique. L’histoire est muette sur leurs voyages dans cette mer avant leur émigration, mais on sait qu’à peine installés dans la Phénicie, ils parcoururent dans tous les sens la Méditerranée, franchirent le détroit de Gadès et explorèrent les côtes de l’Océan jusqu’aux îles Britanniques ; navigation au moins aussi dangereuse et difficile que celle de la mer des Indes. Il est donc permis de penser que, lorsqu’ils conduisirent les envoyés de David et de Salomon, à la recherche de l’or, sur les rives les plus lointaines de la côte orientale d’Afrique, ils ne firent que retourner aux lieux qu’avaient déjà visités leurs pères.

David, par la conquête de l’Idumée(9), se trouva en possession des ports d’Elath et d’Esiongaber, situés sur la mer Rouge, au fond du golfe Elanitique. Il permit à Hiram, roi de Tyr, son ami et son allié, de fonder à Elath un établissement maritime ; lui-même y construisit des vaisseaux et s’associa aux expéditions des Tyriens ; Elath attira bientôt tout le commerce de la côte d’Afrique et des Indes. Eupolème rapporte que David envoya d’Elath à Urphe(10), île de la mer Erythrée, des essayeurs d’or qui en rapportèrent à Jérusalem ; c’est, probablement, de ce lieu qu’étaient