Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/162

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premiers symptômes de l’empoisonnement se font sentir, ou l’embarque sur un boutre qui doit la déposer à Mayotte. Cependant la reine, que l’on avait tenue à l’écart, est informée de ce qui se passe ; elle veut s’opposer par la force au projet des chefs arabes, et faire battre le tam-tam de guerre, comptant qu’une partie de ses sujets au moins se rendront à son appel ; mais les chefs s’interposent et la font enfermer chez elle jusqu’à ce que le boutre soit éloigné. Madame Droüet mourut à Mayotte peu de temps après son débarquement". Madame Droüet partie, les Arabes prirent une grande influence sur la reine et gouvernèrent à sa place. Ils lui firent épouser Saïd-Mohamed, cousin du sultan de Zanzibar ; de ce moment la reine adopta tous les usages arabes et porta le masque ; mais Saïd-Mohamed, bien qu’il ne fut que la mari de la reine, pressura tellement les Mohéliens qu’ils le chassèrent ; en 1859, il obtint de rentrer, recommença ses exactions et fut définitivement expulsé six mois après ; il se retira à la Grande Comore où il mourut en septembre 1864. Vers la fin de 1860, le P. Finaz, missionnaire, et un créole, M. Marius Arnaud, s’installèrent à Mohéli ; le P. Finaz essaya de convertir la reine au catholicisme, tandis que M. Arnaud entreprenait des cultures dans l’île. Au bout de quelques mois, le mécontentement de la population, et surtout de l’entourage de la reine, devint tel que le P. Finaz et M. Arnaud furent obligés de quitter Mohéli. Le gouvernement de Mayotte envoya alors le navire de guerre la Seine arrêter les trois ministres qui avaient provoqué l'