Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/169

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reste toujours au haut du mât. Alors M. Lambert va au fort avec une baleinière de l’Indre, applique une échelle au parapet, enjambe un canon et saute par l’embrasure, avec deux matelots, au milieu de la garnison couchée à plat ventre dans la batterie. Personne ne l’avait vu venir et on le prit pour le diable. Sans perdre une seconde, il court au mât, amène le pavillon, coupe la drisse et regagne l’échelle avant que les Mohéliens, bouleversés de tant d’audace, aient songé à l’en empêcher. Ils ne revinrent de leur stupeur que lorsque M. Lambert fut sur la plage ; alors ils ouvrirent, sur lui et sur les six matelots de la baleinière, un feu de mousqueterie que les obus bien dirigés des deux navires arrêtèrent aussitôt. M. Lambert rapporta le pavillon de Mohéli au milieu des hourras enthousiastes de l’Indre et du La Bourdonnais. Immédiatement, le fort en arbora un autre au bout d’une perche ; alors on ne garda plus de ménagements ; on laissa tirer les canonniers, plusieurs incendies éclatèrent à la fois et, en peu d’instants, la ville fut réduite en cendres. Dès les premiers coups de canon, la reine s’était enfuie avec une partie de la population. Des pourparlers s’engagèrent le lendemain avec elle, sans résultat, et l’Indre partit pour Zanzibar, laissant le La Bourdonnais devant Fomboni pour protéger les propriétés de M. Lambert, qui couraient les plus grands dangers. L’habitation renfermait une grande quantité de poudre ; chaque nuit, les Mohéliens tentaient de l’incendier et on était obligé de les repousser à coups de fusil ; ils réussirent, toutefois, à brûler la plus grande partie des dépendances attenant ??? ??? ?? heureusement préserver. Aussitôt