Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/194

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l’attribuent à une épidémie, d’autres aux excès de boissons qu’ils firent avec les spiritueux que leur avait laissés le Bélier ; quelques personnes, enfin, pensent que les Anjouanais les empoisonnèrent pour s’en débarrasser. Peut-être l’insalubrité du pays suffit-elle à les tuer ? Des douze survivants, quatre s’embarquèrent sur un boutre pour la Grande Comore, dans l’espoir de gagner les établissements Portugais de la côte d’Afrique, un d’eux se noya en abordant à Comore. Ceux qui étaient restés à Anjouan moururent quelques jours après le départ de leurs compagnons. Un voyageur vit en 1804, chez l’Arabe qui avait logé Rossignol, une trentaine de crans taillés dans une porte, indiquant le nombre de jours que Rossignol avait vécu dans l’île. Il n’en restait plus un seul lorsque le général Linois passa à Anjouan, avec sa division, en août 1804. Achmed qui régnait à ce moment, lui demanda des munitions de guerre pour se défendre contre le retour probable de son oncle. Le général lui laissa deux petites pièces de campagne. Cet oncle Allaouy revint, en effet, et réussit détrôner Achmed, car on le voit régner jusqu’en 1820 environ. Il eut pour successeur son fils Abdallah Ier ; ce prince, fort entreprenant, rêvait, à la faveur du répit que lui donnaient les invasions malgaches, de faire rentrer les autres Comores sous sa domination, lorsqu’en 1829, le Hova Ramanatéka arriva à Anjouan. On sait comment il reconnut l’hospitalité d’Abdallah en ourdissant contre lui avec Seïd-Ali, frère du sultan, une conspiration qui échoua et à la suite de laquelle Ramanatéka s’enfuit à Mohéli. Quelques mois après, en 1830, Abdallah attaqua Mohéli, mais il fut repoussé par les Mohéliens