Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/203

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bœuf, dernière montagne de l’île dont les points culminants sont élevés d’environ 650 m ; ses forêts ont été en grande partie détruites.

 De cette chaîne principale descendent de nombreux contreforts qui donnent à la projection de Mayotte, sur la carte, l’aspect d’une arête de poisson. Les extrémités de ces contreforts se sont échancrées sous l’action incessante des vagues et forment aujourd’hui des caps escarpés ;  pendant que le fond des rentrants, envahi d’abord par les coraux, s’est rempli de terres d’alluvion entraînées par les pluies, et par les rivières ou les torrents de chacune des vallées plus ou moins profondes qui séparent les contreforts. Les palétuviers ont fait une bordure protectrice à ces fragiles dépôts et ils ont progressé insensiblement vers le large, remplissant peu à peu les nombreuses de baies plus propres au mouillage des navires. C’est sur ces terres d’alluvion, les plus malsaines mais aussi les plus fertiles de l’île, que se sont établis les villages et les habitations rurales.
De formation volcanique, Mayotte est entourée d’une ceinture de récifs couronnés de madrépores établis probablement sur le relèvement annulaire des couches, produit par l’émersion de l’île principale, et dont les passes figurent les déchirures. Les coraux se sont développés sur ces récifs jusqu’à affleurer le niveau ordinaire de la basse mer, point où s’arrête leur croissance verticale. Aux grandes marées des équinoxes, ils sont en grande partie découverts. Entre ces récifs, formant un gigantesque anneau autour de Mayotte, et l’île principale, s’étend une vaste nappe d’eau qui reste presque tranquille pendant qu’au dehors,