Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/216

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ainsi la côte, pendant ce trajet, les pirogues des villages devant lesquels ils passent se joignent à eux. Ces Madécasses s’arrêtent ordinairement dans la baie de Vohémar, et se réunissent à leur tour à un grand nombre de pirogues expédiées des contrées qui avoisinent cette baie. Ils partent ensemble et continuent de suivre les sinuosités des côtes, en se renforçant toujours d’un grand nombre d’embarcations, et arrivent enfin à l’île de Nossibé. Ce lieu est le rendez-vous général de toutes les pirogues ; et celles qui, en petit nombre, sont expédiées de la côte occidentale de Madagascar, y sont rendues lorsque celles de la côte opposée de l’île y arrivent. Cette réunion de forces consiste quelquefois en 400 ou 500 pirogues, qui portent 15.000 à 18.000 hommes. Les Madécasses partent de ce point sous le commandement des principaux chefs, et se dirigent vers le soleil couchant. On doit penser que ces insulaires naviguant sans compas, et ignorant les moyens de connaître en mer leur position, doivent quelquefois manquer ces îles. Cela leur est notamment arrivé en 1808, où il n’eurent point connaissance de l’archipel des Comores, et abordèrent à la côte d’Afrique, dans les environs d’Oyle ; mais ils n’en exercèrent pas moins sur ce pays les actes de violence qu’ils se proposaient d’exécuter à Anjouan et à Mayotte. Ils brûlèrent même un navire français qui s’y trouvait après avoir massacré tous ceux qui le montaient, et pillé les objets qui étaient à leur convenance.

« J’ai vu, dit le capitaineTomlinson (1809), une de leurs pirogues : elle avait environ 45 pieds de long