Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sur 10 à 12 de large. La construction en était ingénieuse et fort semblable à celle des barques employées à la pêche de la baleine, et les différentes pièces étaient jointes ensemble par des chevilles de bois. Ce peuple fait, tous les cinq ans, une expédition composée d’au moins 100 pirogues qui contiennent chacune de 15 à 35 hommes armés de mousquets… Ils arrivent à la fin de la mousson de S.-O. construisent des huttes autour des bourgades murées de l’île, et comme ils ne tentent jamais le passage qu’avec un temps favorable, ils les bloquent ainsi jusqu’à la fin de la mousson de N.-E., ce qui fait un espace de huit mois. » (Univers, Iles d’Afrique.)

C’est ainsi, en effet, que les choses se passaient. A l’arrivée des Malgaches, les Comoriens épouvantés se barricadaient dans leurs villes murées ou se cachaient dans les forêts, laissant leurs bestiaux et leurs récoltes à la merci des Malgaches. ceux-ci tentaient rarement l’assaut des villes ; ils se contentaient de les bloquer, enlevaient tous les habitants dont ils pouvaient s’emparer, et attendaient patiemment la maturité du riz et des autres récoltes plantées par les Comoriens à la fin des brises de S.-O. ; puis ils partaient après avoir incendié les villages, emportant tous ce que pouvaient contenir leur pirogues et emmenant en esclavage les Comoriens qu’ils avaient pris. Ils étaient souvent accompagnés dans ses expéditions par des négriers de l’Ile de France ou de la Réunion, qui guidaient la flottille vers les Comores et partageaient les produits de la campagne.

Mayotte et Anjouan souffrirent beaucoup de l’expédition