Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/252

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l’eau, car on voit entre Labattoir et Sandavangue, à quelques mètre du rivage, plusieurs suintements à la surface du sol ; mais cette eau sera probablement trop peu abondante pour compenser le prix des travaux faits pour la recueillir. Il y a pourtant de l’eau douce à Pamanzi ; les jardins de la pompe et de la ferme ont deux puits dont l’eau abondante et excellente est employée à arroser continuellement dans un sol aride, quelques mauvais carreaux de choux et de radis, qui seraient beaucoup mieux placés sur les bords d’une rivière, à la Grande-Terre. Qu’on y transporte ces jardins et qu’on fasse boire aux bœufs l’excellente eau de ces puits ; tout le monde y gagnera, même les destinataires des légumes ; car l’alimentation du troupeau du gouvernement est une question vitale pour tous les habitants de Mayotte. C’est ce troupeau qui fournit chaque jour la ration de viande des fonctionnaires, des militaires, et de la plupart des habitants européens de la Grande-Terre. Or, quand des bœufs meurent de faim et de soif, ce qui arrive pendant trois mois de chaque année, le boucher compatissant prend toujours en pitié les plus menacés et, comme il s’en présente tous les jours, il s’ensuit que de juillet à octobre la qualité de la viande laisse beaucoup à désirer. Mais il est une question beaucoup plus importante, c’est celle du marais de Fongouzou, situé à 600 mètres de Dzaoudzi. Dans l’origine, ce marais était une grande plaine dont 150 hectares environ étaient alternativement couverts et découverts par le flux et le reflux de la mer, pénétrant par un goulet large de 50 à 60 mètres. Pour assainir ce marais, on a barré le goulet