Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/254

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Enfin les pluies cessent et le marais ne reçoit plus que l’eau de la mer ; il reprend son niveau et laisse à découvert cinquante hectares de boues infectes, nouvelle cause de mortalité. N’y a-t-il donc aucun moyen d’atténuer les terribles effets de ce foyer pestilentiel ? Il est incontestable que le marais de Pamanzi est aujourd’hui beaucoup plus malsain qu’il ne l’était avant la jetée, car c’était un marais franchement salé et c’est maintenant un marais mixte ; plutôt que de laisser les choses en l’état, il vaudrait donc mieux détruire la jetée et la remplacer par un pont ; on perdait ainsi, il est vrai, le terrain conquis sur le marais ; à cela il n’y aurait pas grand mal car les terres conquises sont détestables et incultes ; mais enfin on les a, et il vaudrait certainement mieux les conserver. Tout le problème consiste donc à donner au marais la moindre surface possible, à lui conserver un niveau à peu près égal, à éviter la découverte de grandes surfaces d’évaporation sur ses bords, enfin à y empêcher la corruption du mélange d’eau douce et d’eau salée. On peut, je crois obtenir ces résultats en pratiquant dans la jetée une vanne, dont les dimensions soient calculées de façon à permettre l’écoulement de la masse d’eau intérieure, pendant les heures de la basse mer où la jetée est découverte jusqu’à son pied ; l’écoulement total est possible et facile car la jetée est précisément construite à l’endroit le plus profond du marais. La vanne établie, il faudra rendre la jetée imperméable, ce qui n’est pas difficile, et une fois ces travaux exécutés, on réglera facilement le niveau du marais en laissant écouler le trop plein pendant les basses mers. Pour éviter le grand