Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/261

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dénudent les pentes, assèchent les rivières, et font peu à peu de Mayotte un grand Pamanzi. Comment éviter ce mal ? en cantonnant, comme a voulu le faire dernièrement un commandant, M. le commissaire de la marine Haves, qui dans son court intérim a su doter le pays du cantonnement des villages, de l’état-civil indigène, d’une véritable instruction publique, d’un sanitarium et de beaucoup d’autres créations nécessaires, en réunissant tous les indigènes sans exception dans les villages organisés en communes, et en incorporant immédiatement dans une de ces communes les étrangers qui demandent à s’établir ; en assignant à chacune de ces communes une étendue de terrain cultivables proportionnée à sa population et reconnue suffisante, et en forçant de se maintenir dans des limites ; en veillant plus strictement à l’exécution des arrêtés qui prescrivent certaines précautions dans l’emploi inévitable du feu comme moyen de défrichement ou de renouvellement des pâturages ; et enfin, puisque ces arrêtés ont été jusqu’ici impuissants à éviter les incendies illimités, en déclarant que chaque commune sera civilement responsable des ravages de l’incendie qui aura pris naissance sur son territoire. De cette façon les communes seront intéressées à faire elles-mêmes leur police ; et elles la feront, ou elles paieront. Beaucoup de concessionnaire européens voient avec mécontentement, l’accroissement considérable du chiffre de la population. Ces indigènes, disent-ils, ne nous rendent aucun service, ils refusent de s’engager sur nos ateliers, volent nos outils et nos bœufs, maraudent nos cannes et nos cocos, nous tiennent