Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/39

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habitations des peuples de Comor, sans doute originaires de ces montagnes, qui, d’après Yacout et Ibn-Saïd, avaient émigré dans une île voisine et lui avaient donné leur nom ;

3° - Il est impossible de ne pas reconnaître, dans le canal de Comor, longeant le Sofala, avec une largeur d’environ 200 milles, et finissant au cap Corrientes, précisément en face de l’extrémité sud de Madagascar, le canal de Mozambique actuel, ou tout au moins sa partie méridionale ;

4° - Une des dimensions de l’île Comor est naturellement indiquée par la longueur du canal ; or cette longueur est à peu près celle de Madagascar qui, seule, répond à la longueur du canal et à la distance du continent désignée par Edrisi et Ibn-Saïd.

Il faut donc voir Madagascar dans l’île El-Comor d’Edrisi, El-Comr d’Yacout et d’Ibn-Saïd, El-Camar d’Ibn-El-Ouardy et d’El-Bakoui. Dès 1508, de Ruych la représentait sur sa mappemonde sous le nom d’île Camorocada ; dans le même temps, les Portugais abordaient à une des îles Comores actuelles et lui attribuaient, par erreur, le nom particulier de Comore qui n’était pas le sien, mais bien celui de l’archipel, car elle s’appelait Angazidja, de même que l’île Comr, Camar,ou Camorocada, s’appelait, en réalité, Madecase(42). Le nom de Comor n’était donc qu’un nom générique, donné à l’ensemble des îles de cette partie de la mer des Indes, qu’on appelait îles des Comor ou des Comr de même que, plus haut, on appelait îles des Zendjes, les îles Pemba, Mafia et Zanzibar. Ce qui le confirme c’est que chacune des îles des Comor avait un nom particulier.