Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/43

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44)}} parlent des bateaux de papyrus, de joncs ou de roseaux, qui servaient à la navigation du Nil ; Lucain rapporte que César employa de semblables bateaux pour transporter son armée. On s’en servait aussi sur la mer Rouge : « Malheur, dit Isaïe, à la terre des barques ailées, au-delà des fleuves de l’Ethiopie, qui envoie des ambassadeurs sur la mer dans des bateaux de joncs(45) ». Dom Calmet dit que ces bateaux étaient en usage dans tous les pays voisins de la mer Rouge ; ce qui est certain, c’est qu’ils étaient également employés dans l’Inde ; après avoir parlé de Ceylan, Pline ajoute(46) : « Jadis on croyait qu’elle était à vingt jours de navigation de la côte des Prasiens, parce qu’on y allait avec des barques faites de Papyrus et munies d’agrès comme celles du Nil ; mais on a réduit cette évaluation à sept journées, en raison de la marche supérieure de nos bâtiments ».

Pline parle aussi des pirogues, faites d’une seule pièce, qui servaient à transporter le poivre à Baracen, un des marchés de l’Inde. Il ne dit pas, à la vérité, que ces pirogues étaient employées à la côte d’Afrique ; mais on peut le supposer.

Sur les côtes de la Troglodytique et de l’Azanie, le cabotage se faisait au moyen de radeaux (47), analogues aux catimarons employés aujourd’hui sur la côte de l’Inde. Ces radeaux transportaient à Ocelis, port situé à l’entrée de la mer Rouge, les productions de la côte d’Afrique.

Après avoir parlé de l’itinéraire donné par Juba, qui se termine à l’île Sadanos ou Adanos, à 1,875 milles au sud de Gardafui, par conséquent en plein canal de Mozambique,