Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/79

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qu’il renferme, les Comores eurent pour premiers habitants des Iduméens ou des Arabes qui s’y établirent peu après le règne de Salomon. Ce manuscrit, traduit de l’arabe en souahéli par Saïd Omar, et, du Souahéli en français par Bonali Combo, interprète du tribunal, commence ainsi :

"Voici l’histoire des temps anciens dans les îles Comores c’est à dire Gazizad, Andjouan, M’Héli et M’Ayâta. Nos aïeux nous apprirent que des quatre îles Comores Gazizad fut habitée la première, après la venue du prophète Salomon Ben Daoudou, que la paix de Dieu soit avec lui. A cette époque apparurent deux Arabes, venant de la mer Rouge avec leurs femmes, leurs enfants et leurs domestiques ou esclaves. Ils s’établirent à la Grande Comore. Après, il arriva beaucoup d’hommes d’Afrique, de la côte de Zanguebar, pour habiter dans les îles".

Ces Iduméens ou Arabes y vinrent-ils volontairement ou y furent-ils jetés par une tempête ? Il est probable que, naviguant le long de la côte orientale d’Afrique, ils auront été poussés par un coup de vent sur la Grande Comore, peu éloignée du continent.

D’un autre côté, un passage de Flacourt donne à penser que ces émigrants faisaient partie d’une troupe plus considérable qui se serait fixée à Madagascar vers la même époque et dont Flacourt désigne les descendants par le nom de Zaffe-Hibrahim (enfants d’Abraham), dans son énumération des peuplades malgaches : "Ceux, dit-il, que j’estime y être venus les premiers (à Madagascar), ce sont les Zaffe-Hibrahim, ou de la lignée d’Abraham, habitants de l’isle de Saincte-Marie et des terres voisines ; d’autant