Page:Gevrey - Essai sur les Comores, 1870.djvu/92

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chiens jaunes à long poil. Chaque chasseur a deux sagaies ; quand les chiens ont rejoint la sanglier qui fait ordinairement ferme de suite, le chasseur lui lance une de ses sagaïes et se sert de l’autre, comme d’une lance, pour aller en rampant reprendre celle qu’il a lancée ; et il recommence jusqu’à ce que la bête soit tuée.

Leurs principales occupations sont l’élève du bétail et la culture du riz ; ils emploient, suivant la nature des lieux, deux procédés de défrichement fort ingénieux pour épargner leur travail. S’ils veulent cultiver une plaine ou une vallée où coule un ruisseau, ils le barrent et inondent de terrain voisin ; puis ils font piétiner ce marais par des troupeaux de bœufs, ce qui remplace le coup de charrue. Une fois le sol préparé, ils laissent écouler l’eau et plantent leur riz dans la boue. Si le terrain qu’ils veulent cultiver ne peut être inondé, ils l’incendient, et quand le feu a débarrassé la terre de tous les végétaux, ils remuent les cendres et plantent. Comme ils ne prennent jamais la précaution de circonscrire l’incendie, il s’en suit ordinairement que le feu gagne les pâturages et les forêts voisines et quelquefois se promène dans les îles pendant des semaines entières. C’est principalement à ce procédé de culture qu’il faut attribuer le déboisement regrettable de la plus grande partie des Comores.

Comme les Antalotes et les Cafres, les Malgaches chantent toutes les fois qu’ils exécutent un travail d’ensemble ; ils ont l’oreille musicale et beaucoup d’imagination. Ordinairement, un seul chante les couplets sur un rythme lent ou accéléré, suivant les circonstances ;