Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/351

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Rome avait, pour l’aider dans l’administration de ses pénibles travaux, quinze officiers, dont quelques-uns avaient été originairement ses égaux, ou même ses supérieurs. Les principaux départemens de ces officiers étaient le commandement d’une nombreuse garde établie pour prévenir les vols, les incendies et les désordres nocturnes ; les distributions de grains et de denrées ; le soin du port, des aqueducs, des égouts, du lit et de la navigation du Tibre ; l’inspection des marchés, des théâtres et des travaux publics et particuliers. Leur vigilance devait porter sur les trois principaux objets d’une police régulière : la sûreté, l’abondance et la propreté. Le gouvernement, pour prouver son attention à conserver la magnificence et les monumens de la capitale, payait un inspecteur particulier pour les statues : il était le gardien de ce peuple inanimé, qui, selon le calcul extravagant d’un ancien écrivain, n’aurait été guère inférieur en nombre aux habitans de Rome. Trente ans après la fondation de Constantinople, on y créa un magistrat de la même espèce, et il eut les mêmes fonctions. On établit une parfaite égalité entre les deux préfets municipaux, et entre les quatre préfets du prétoire[1].

    (l. I, lit. 39. leg. 3) attribue la prééminence et le commandement de tous les magistrats de la ville, sine injuriâ ac detrimento honoris alieni.

  1. Outre nos guides ordinaires, Felix Cantelorius a écrit un Traité particulier, De Præfecto urbis ; et on trouve dans