Page:Gide - Les Poésies d’André Walter, 1922.djvu/12

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Mais dehors, le vent tiède a soufflé nos lumières,
Et nous avons erré dans l’obscurité.
Dehors il y avait de grandes branches d’arbre
Qui mouillaient nos fronts avec des gouttes de rosée.

Alors toi, t’arrêtant avec un bizarre geste
Tu t’es mise à parler comme si tu comprenais,
Comme si tu récitais des choses souvenues
Dans le délire des fièvres, — tu disais :

« La lune, ah ! la lune,
Ne montera pas bien haut ce soir.
Si cette lune t’importune,
Nous ferions mieux de nous asseoir.

La nuit pleure sur les étoiles
Filantes. Il faut dire : Amen !
Les étoiles s’en sont allées… »
Et je me demandais d’où tu savais ces choses.