Page:Gilbert - Le Jugement dernier, 1773.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pourquoi ce sang & ces affreux nuages,
Dont les astres roulent couverts ?
Ce choc des élémens, ce combat des orages
Va-t-il sur les mortels renverser l’Univers ?
 
L’océan déchaîné, loin de son lit s’élance,
Et de ses flots séditieux
Court, en grondant, battre les Cieux,
Tout prêts à le couvrir de leur ruine immense.
C’en est fait : l’Éternel, trop long-temps méprisé,
Sort de la nuit profonde
Où loin des yeux de l’homme il s’étoit reposé ;
Il a paru : son pied frappe le Monde,
Et le Monde est brisé.
 
De la Terre, des Mers, des Cieux où fut la place ?
Orgueilleux humains, montrez-vous.
Dort-il ce Dieu qu’insultoit votre audace ?
La mort même ne peut vous soustraire à ses coups.
Tremblez encore, il va juger vos crimes.
Son regard vous plongea dans d’éternels abymes.
Qu’il parle, & devant lui vous reparoîtrez tous.