Page:Glatigny - Œuvres, Lemerre.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’effet de ces deux vers de Legouvé, soudés au texte de Racine par le plus énorme calembour, trompa complètement l’attente du Pylade goguenard. L’aristocratie de la petite ville, loin de soupçonner une malice, fut saisie des transports de l’admiration la plus pure, et les autorités donnèrent le signal des applaudissements.

Il eut toutefois sur les planches, non comme acteur, mais comme improvisateur, un succès mérité. Dans je ne sais quel café-chantant de Paris, l’Alcazar m’a-t-on dit, il donna des séances où il fut merveilleux. Il paraissait sur le tréteau après la chanteuse ou le ventriloque et faisait des vers sur les rimes que le public lui jetait. Il laissa loin derrière lui Pradel dans ce genre d’exercice, et son habileté à donner une apparence de sens et d’esprit, un agrément de rythme, une suite saisissable à ces vers construits à l’improviste sur des consonnances assemblées au hasard, surprit les rares connaisseurs, amusa un instant le public et sera notée comme un fait unique. Mais ce qu’il importe de ne pas ou-