Page:Glatigny - Le Fer rouge, 1870.djvu/41

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Quelque jeune margrave, aux airs de Pompadour,
Devant un grand miroir ajustant une mouche…

Non ! C’est un vieux soudard, au front bas, à l’œil louche,
Qui bâille en regardant les panneaux de Lancret.
Bazile, en le voyant rire, se convaincrait
Que sa race hideuse est encor de ce monde ;
Car s’il a dépouillé la souquenille immonde
Du vieux maître de chant, pour se chamarrer d’or,
Ce cuistre n’a pas su se défroquer encor
De son masque à soufflets et de son œil atone,
Qu’un rayon de soleil ou de franchise étonne.
Ce fantoche cassé que, dans ses doigts étroits,
La démence a saisi, c’est Napoléon Trois.
La honte ne rougit pas même sa pommette.
Il mange. Il est heureux pourvu qu’on lui permette
De s’habiller en chien savant. Il est d’un sang
Où l’on aime à l’excès les plaques de fer-blanc.
Que de croix ! Il en a jusques aux jarretières !
Et pour jouer avec met des heures entières.
Il a pour ces hochets un sourire enfantin :
On les met dans sa couche, afin que le matin
Il ne pleure pas trop.

                                          Il rumine, il digère ;
Sa conscience est nulle, et son âme est légère ;
Et cependant, le vent dans les arbres, le soir,
Gémit lugubrement, et l’homme pourrait voir
Les morts de Wissembourg et les morts de décembre