Page:Glatigny - Le Fer rouge, 1870.djvu/65

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À l’heure où la France oppressée
Lutte avec les cieux pour témoins,
Tu sembles n’avoir de pensée
Que pour ton bétail et tes foins.

Ah ! Pauvre brute de l’empire,
Réveille-toi ! Ne sens-tu pas
Que c’est l’heure où chacun respire
L’air enflammé des grands combats ?

Ah ! Par pitié pour toi, secoue
Cet horrible engourdissement,
Qu’un peu de sang monte à ta joue,
Le reste du pur sang normand !

Rien qu’à ton aspect, on ricane ;
On dit : « Il n’est bon, à présent,
Qu’aux batailles de la chicane,
Ce gars narquois, au bras pesant.

Pourvu qu’il vende et qu’il trafique,
Il trouve tout bien. Il est doux.
C’est un bonhomme pacifique
Qui ne s’expose point aux coups.

Que l’auguste France périsse,
Pâle, dans les plis du drapeau,
Bah ! Qu’importe à son avarice !
Il dort tranquille dans sa peau. »