Page:Glatigny - Vers les saules, 1870.djvu/40

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Par les sentiers perdus, où notre dialogue
Fût devenu bien vite une divine églogue.
Or, dès les premiers vers à peine murmurés,
Brisant et disloquant les mètres préparés,
Tombe un monsieur du ciel. Mon amante, ô frivole !
Tressaille, pousse un cri, puis dans ses bras s’envole.
Je reste là, madame. Et notez que j’avais
Un tas de madrigaux qui n’étaient point mauvais,
Un galant répertoire admirablement tendre,
Et personne, personne à qui le faire entendre !
C’était navrant ! Rentrer en dedans mon amour !
Mais je vous vois, madame, et je vous fais la cour ;
Je tombe à vos genoux, je saisis vos petites
Menottes, qui nous font songer aux clématites,
À la neige, au jasmin si pur, au lys vainqueur.
J’y répands mes baisers. Voulez-vous de mon cœur ?
Vous riez doucement. Car, sur votre visage,
Le rire est un rayon dans un frais paysage,
Et je prends votre bras, que vous m’abandonnez.

Pontchartrain.

Et que fais-je en ceci, monsieur ?

Marcel.

Et que fais-je en ceci, monsieur ? Vous me gênez.

Pontchartrain.

Mon Dieu !