Page:Goethe - Œuvres, trad. Porchat, tome X.djvu/496

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voit les écrivains de sa nation montés à un degré honorable, et il est persuadé que le public ne se laissera pas non plus égarer par un critique de mauvaise humeur. Qu’on l’éloigne de la société, d’où il faudrait exclure tout homme dont les efforts destructeurs ne feraient que chagriner ceux qui travaillent, refroidir les hommes sympathiques et rendre les spectateurs défiants et indifférents.


SUR LA LANGUE ALLEMANDE.

1817.


Une conversation dans laquelle je m’engageai dernièrement avec de ’jeunes amis des arts réveilla chez moi des scrupules de conscience, et, pour qu’on ne m’adresse pas, dans quelque vingt ans, au delà du Lethé, le reproche d’avoir gardé mal à propos le silence, je me décidai à dire un mot de la langue allemande, et de ce que, à tort et à droit, elle doit accepter aujourd’hui. Heureusement il me tomba dans les mains, un mémoire que je recommande à tous mes lecteurs ; ils y trouveront à peu près tout ce que je pense moi-même sur ce sujet. Ce travail a paru dans le troisième numéro de la Némésis, sous ce titre : Du développement de la langue allemande, sous le point de vue des nouveaux essais dont elle est l’objet [1].

Nous sommes très-obligés à l’auteur d’avoir dit à notre place ce que nous pensons à ce sujet. Il signale, comme nous l’aurions fait, le tort irréparable qu’on peut causer à une nation, même avec de loyales convictions et des intentions excellentes, quand on lui donne une direction fausse, comme on voudrait le faire maintenant chez nous en ce qui touche le langage. Comme nous souscrivons à tout ce que dit l’auteur et à la manière dont il l’expose, nous nous bornerons à dire un mot de sa personne.

  1. Les réflexions qui suivent ce morceau font assez entendre quelles étaient les vues de Goethe en ce qui concernait le développement de la langue allemande, et combien il désapprouvait la tendance de quelques hommes à isoler l’Allemagne du reste de l’Europe et surtout de la France.