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102 LE RÉVIZOR

Khlestakof. — Que le diable l'emporte, cette femme... Il s'agit bien d'elle !

Le préfet. — Ne les croyez pas. Ce sont de tels menteurs... un enfant ne les croirait pas. La ville entière connaît leurs mensonges. Et quant à leur fripouillerie, elle est vraiment unique au monde.

Anna Andreevna. — Sais-tu l'honneur que nous fait Ivan Alexandrovitch? Il nous demande la main de notre fille.

Le préfet. — Hein ! Quoi?... Elle est devenue folle, la petite mère. Ne lui en veuillez point, Excel- lence... un peu faible d'esprit comme le fut sa mère.

Khlestakof. — Mais pardon... je demande réelle- ment la main de votre fille... Je l'aime.

Le préfet. — Je ne puis croire, Excellence.

Anna Andreevna. — Puisqu'on te le dit.

Khlestakof. — Je ne plaisante pas... L'amour peut très bien me faire perdre la raison.

Le préfet. — Impossible de croire... Je ne mérite pas pareil honneur...

Khlestakof. — Si vous ne consentez pas à m'ac- corder la main de Maria Antonovna, je ne réponds plus de moi...

Le préfet. — Je ne puis croire... Vous plaisantez, Excellence.

Anna Andreevna. — Quel nigaud, vraiment ! Puis- qu'on te le dit, qu'on le répète !

Le préfet. — Je ne puis croire.

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