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LE REVIZOR 129

se regardent avec une expression intense de moquerie à l'égard de la famille du préfet.

A la gauche du préfet : Zemlianika, la tête légèrement inclinée, comme écoutant des voix invisibles ; ensuite, le juge, les bras très écartés, presque effondré par terre, la bouche encore ouverte, comme s'il avait voulu siffler ou pro- noncer : « Nous n'avons pas encore fini de rire, ma petite mère ! » Puis Korobldne, tourné vers le public, cligne de l'œil, avec une expression mauvaise à l'égard du préfet. Enfin, au bord même de la scène, Dobtchineski et Bobtchineski, les bras tendus l'un vers l'autre, bouches bées, les yeux écarquilles. Les autres amis restent immobiles comme des statues.

Cette scène muette dure environ une minute et demie. Le rideau tombe ensuite.

��Aux acteurs.

Les acteurs doivent bien faire attention au jeu de cette dernière scène. Les paroles du gendarme doivent produire sur eux l'effet d'une commotion électrique, brutale, soudaine. Tous doivent instantanément changer d'attitude. Le cri de stupéfaction doit être poussé par les femmes simultanément comme s'il jaillissait d'une seule poitrine. L'impression générale sur le public peut être perdue si ces observations ne sont pas suivies.

��FIN

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