Page:Gogol - Le Revizor 1922.djvu/200

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10,2 LE MARIAGE

Phiokla. — Regardez-le... il ose m'insulter! Un autre m'aurait remerciée pour toutes les démarches que j'ai faites...

Anoutchkine. — Phiokla Ivanovna, vous me racontiez qu'elle parlait le français !

Phiokla. — Elle sait tout, mon petit, tout... et l'allemand et toutes les langues... et quant aux belles manières, elle les connaît toutes aussi...

Anoutchkine. — Ça non!... je crois qu'elle ne parle que le russe.

Phiokla. — Qu'y a-t-il de mal à ça? Le russe est plus compréhensible, c'est pourquoi elle le parle... Si elle ne savait que le turc, tu ne serais pas plus avancé, tu ne la comprendrais pas ! Pas la peine de discutailler au sujet du russe... Le monde entier sait que tous les saints ont parlé cette langue.

Iaïtchnitsa. — Allons, viens par ici, maudite, approche...

Phiokla (se dirigeant vers la porte). — Non, non, je te connais... tu es un homme dur... tu cognerais pour rien...

Iaïtchnitsa. — Attends un peu, mon petit oiseau,

tu me le paieras... Je te remettrai aux mains de la

police, ça t'apprendra à berner les honnêtes gens !

Tu verras !... Quant à ta fiancée, dis-lui que c'est

une lâche ! Compris, n'oublie pas !...

(Il sort.)

Phiokla. — Non mais, regardez-le... quelle soupe au lait ! Parce qu'il est gros et gras comme pas un,

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