Page:Gogol - Nouvelles choisies Hachette - Viardot, 1853.djvu/21

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avec un long collet, tandis que j’avais au mien une quantité de collets très-courts appliqués l’un sur l’autre. Et puis le drap de mon manteau n’était pas décati. Sa petite chienne, à qui l’on avait fermé la porte du magasin, resta dans la rue. Je connais cette petite chienne, on la nomme Medgi. À peine avais-je eu le temps de rester une minute devant la porte que j’entendis une voix très-fine dire :

— Bonjour, Medgi. —

Que diable ! qui est-ce qui parle ? je tournai la tête et vis deux dames sous un parapluie, l’une vieille, l’autre jeune. Mais elles passèrent, et de nouveau j’entendis près de moi ces paroles :

— Comment n’as-tu pas honte, Medgi ?

Que diable ! je vis que Medgi se flairait avec une autre petite chienne qui suivait ces deux dames.

— Eh, eh ! me dis-je à moi-même, mais ne suis-je pas ivre ? — Cela m’arrive rarement.

— Non, Fidèle, tu as tort de me faire des reproches. —

Pour le coup, je vis moi-même que c’était Medgi qui parlait.

— Haff, haff, j’ai été, haff, haff, haff, très-malade. —

Ah ! petite coquine de chienne ! Il faut convenir que je m’étonnai beaucoup en l’entendant parler comme une personne. Mais après y avoir réfléchi mûrement, je cessai de m’étonner. En effet, il y