Page:Gogol - Nouvelles choisies Hachette - Viardot, 1853.djvu/32

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s’il est possible, je m’emparerai de toutes les lettres que lui a écrites Medgi.


12 novembre.

À deux heures, je suis sorti avec l’intention de voir Fidèle et de l’interroger. Je ne puis pas souffrir les choux, dont l’odeur s’échappe de toutes les petites boutiques de la Metschanskaya. Et puis, par-dessous la porte de chaque maison, il sort une odeur tellement infernale que je me suis mis à courir à toutes jambes en me bouchant le nez. Sans compter que ces infâmes artisans font tant de fumée dans leurs ateliers, qu’il est impossible de se promener dans cette rue. Quand j’arrivai au sixième étage de la maison, et que je tirai la sonnette, il sortit de la chambre une jeune fille qui n’était pas mal, mais qui avait des taches de rousseur. Je la reconnus ; c’était la même qui s’était promenée avec la vieille. Elle rougit légèrement, et je me dis à part moi :

— Tu veux un mari, ma petite colombe.

— Que désirez-vous ? me dit-elle.

— Je désire parler à votre petite chienne. —

Cette jeune fille est une sotte, je m’en aperçus à l’instant même. La petite chienne accourut alors en aboyant. Je voulus la saisir, mais la coquine manqua me mordre au nez. Cependant, j’aperçus