Page:Goncourt - Histoire de Marie-Antoinette, 1879.djvu/34

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Bar, recevait à Lunéville les honneurs militaires du corps de la gendarmerie, du marquis de Castries et du marquis d’Autichamp. À Commercy, une petite fille de dix ans présentait à la Dauphine des fleurs et un compliment.

Le 11, la Dauphine descendait à Châlons, à l’hôtel de l’Intendance. Six jeunes filles, dotées par la ville à l’occasion du mariage du Dauphin de France, lui récitaient des vers. Les acteurs des trois grands spectacles, venus de Paris, jouaient devant la Dauphine la Partie de chasse de Henri IV et la comédie de Lucile. Le souper de la Dauphine était précédé d’un feu d’artifice et suivi d’une illumination figurant le temple de l’Hymen.

Le 12, la Dauphine continuait sa route par Reims. À Soissons, la bourgeoisie et la compagnie de l’Ar-

    naisseurs armés de loupes, en la phrase concordante avec les lettres du recueil d’Arneth : « Je ne vous ai jamais assez reparlé de Mme  Dubarry ! »

    Par quel miracle enfin les originaux de M. d’Hunolstein de 1770, de 1771, de 1772, sont-ils écrits de la petite écriture conforme à l’écriture des autographes connus de la reine et non à la première grosse et informe écriture de la Dauphine, à l’écriture des lettres qu’elle écrivait alors à Marie-Thérèse… ? Puis pourquoi ce secret et ce silence suspect sur la provenance des autographes, et de qui vraiment M. d’Hunolstein les tient-il ?

    Ce sont ces arguments et bien d’autres encore qu’il serait trop long d’énumérer ici, qui, selon moi, imposent le devoir à tout écrivain amoureux de la vérité historique, de ne pas se servir de ces documents, devant être considérés comme apocryphes, jusqu’à ce qu’une commission — je ne la veux pas de littérateurs et de savants — une commission de paléographes et de marchands d’autographes ait prononcé en dernier ressort sur l’authenticité des lettres des recueils d’Hunolstein et de Feuillet de Conches.w/p>