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du pied palmés. Le soir je rencontre un monsieur que je savais avoir cette infirmité, et qui n’était pas du tout du monde de la dame. En le plaisantant, je lui fais mes compliments, le pousse un peu… ma foi, il avoue ! »

Ce soir, la princesse a une toilette charmante. Sur une robe décolletée de soie cerise qui lui laisse les épaules et les bras nus, une enveloppe de dentelle noire jette le filigrane noir de ses ramages sur le rose de la peau, et la splendeur d’un collier à sept rangs de perles se détache, en leur luminosité nacrée, d’une cravate de dentelle noire qui s’y emmêle.

16 septembre. — Hébert travaille au portrait de la princesse, que nous lui avons vu fusiner avant de partir : un portrait de la princesse en buste, dans le joli format restreint des petits portraits d’Holbein, un portrait intime, qui doit être gravé de la même grandeur pour les amis.

Hébert peint ce portrait avec des pinceaux fins, fins, et presque pas du tout chargés de couleur, miniaturant et miniaturant le soupçon de ton qu’il pose.

Pendant ce, Soulié lit le Cadio de Mme Sand dans la Revue des Deux Mondes, le prince Gabrielli, qu’on appelle ici le prince Charmant, brunit les duretés d’une eau-forte, représentant le profil de sa femme, qui, dans la berceuse, paressant, et inoc-