Page:Goncourt - Journal, t4, 1892.djvu/362

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griffe originale. Près d’elle, on sent bien, à un froissement de robe, à un mouvement des pieds, à une révolte du corps, que l’indignation lui monte à la gorge et est prête à jaillir, mais aussitôt elle ferme les yeux, et semble endormir dans de la somnolence ses colères.

Dans la journée arrivent quelques amis, les Benedetti, Dumas fils, etc., etc. L’on va sans but à travers le parc, dans une promenade qui conduit à la fin sous un plein soleil, à la ferme, où l’on cause de la Commune.

Eudore Soulié, le dévot de Louis XIV, nous fait, indigné, le tableau de Versailles, ainsi qu’il est habité à l’heure présente. Dans les appartements du Grand Dauphin, de Louis XV, de Marie-Antoinette, logent un Dufaure, un Larcy, souillant ces domiciles historiques de leurs bourgeoises tables de nuit et de leurs bidets égueulés. Quant aux petits appartements de Mme du Barry, ils servent à Mme Simon, pour repriser ses bas.

15 septembre. — Bar-sur-Seine. Une douzaine de jours de chasse. Des coups de soleil, des courbatures, et un très médiocre plaisir.

À garder pour une étude provinciale, le souvenir du Pinchinat. C’est une ruelle bordée de grands murs, où s’ouvrent des portes de granges ; au milieu, un bâtiment a l’aspect d’une vieille geôle, avec sa porte couverte de gros clous, avec sa baie fermée d’épais