Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/73

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point baissé chez moi, mais que je n’ai plus la puissance du long travail, la force physique avec laquelle on fait un volume écrit.

Dimanche 23 juin. — Beaucoup de monde chez moi. Mme Pardo Bazan, plus bien portante, plus sonore que jamais, m’apprend que décidément elle a trouvé un éditeur pour sa traduction des Frères Zemganno, qui sera illustrée par le plus célèbre dessinateur espagnol du moment.

Mercredi 26 juin. — Ce soir dîner chez les Charpentier, avec Cernuschi, Robin, les Ménard-Dorian, le ménage Dayot.

Le docteur Robin, qui pendant ses vacances, s’amuse à créer dans une grande propriété qu’il possède à Dijon, des fraises monstres et des melons noirs, parle d’une vigne possédée par un de ses voisins, vigne appelée : Le clos du Chapitre, et où l’on exploitait encore une mine de fer au milieu du XVe siècle. Or, le raisin de cette vigne renferme naturellement du fer, et le vin contient les qualités fortifiantes du vin où l’on en introduit, mais sans les inconvénients de ce dernier, par l’assimilation du fer dans une première vie végétative. Malheureusement ce fameux clos du Chapitre ne produit que quatre ou cinq pièces de vin.