Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/174

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plomb… Guy voulait après sa mort, sa réunion au Grand Tout, à la Mère la Terre, et un cercueil de plomb retarde cette réunion… Il a été toujours très préoccupé de cette pensée, et l’a émise à Rouen, quand il a présidé à l’enterrement du pauvre Flaubert… Non, sa maladie ne tenait d’aucun de nous… son père, c’est un rhumatisme articulaire… moi, c’est une maladie de cœur… son frère qu’on a dit mort fou, c’est une insolation, à cause de l’habitude, qu’il avait de surveiller ses plantations, avec de petits chapeaux trop légers. »

Alors, Mme de Maupassant entretenait Paul Alexis, des derniers mois de la vie de son fils. Un an, avant sa mort, il lui écrivait une lettre, à peu près conçue en ces termes : « Les médecins disent que j’ai une anémie cérébrale, je n’ai pas d’anémie cérébrale, je suis seulement fatigué, et la preuve c’est que je viens de commencer l’Angelus, et jamais je n’ai travaillé avec une facilité pareille, et je marche de plain-pied dans mon livre, comme dans mon jardin. Je ne sais pas, si mon livre sera un chef-d’œuvre, mais ce sera mon chef-d’œuvre. »

Malheureusement Musotte venait se jeter en travers de son livre, et le retardait.

À Noël, où il avait l’habitude de faire le réveillon, en bon fils, avec sa mère, il lui écrivait qu’il ne pouvait y aller, parce qu’il réveillonnait « avec nos amies », disait-il dans sa lettre, et que du reste ces dames iraient lui faire une visite, dans quelques jours.

Mais que se passa-t-il dans ce réveillon ? Le len-