Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dimanche 28 février. — Ce soir, chez Rodenbach, on causait valse, et je soutenais que les peuples qui sont des peuples valseurs, sont des peuples, où le patinage est une habitude. Les Françaises valsent, le corps tout droit, tandis que les Hollandaises et les autres femmes des pays du patinage, valsent avec ce penchement, cette courbe en dehors d’un corps courant sur la glace.

Stevens parlait dans un coin du salon, de l’effrayant avalement de bière et d’alcool, de Courbet consommant trente bocks dans une soirée, et prenant des absinthes, où il remplaçait l’eau par du vin blanc.

Mardi 1er mars. — Une carte de Daudet me disant : que Porel sort de chez lui, et qu’on répète Germinie Lacerteux dans deux jours.

Mercredi 2 mars. — Causerie sur un bal original, qui a eu lieu hier chez Mme Lemaire : un bal, où s’est faite l’inauguration de costumes en papier, costumes plus riches, plus brillants, plus claquants que les costumes de soie et de satin, et qui me rappelaient le costume en papier, que s’était peint, je ne sais quel peintre flamand du XVe siècle, et qui éclipsa tous les brocards de la fête. Ganderax, qui y figurait avec un