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qui m’apporte un bouquet de chrysanthèmes, et se répand en paroles élogieuses sur mes descriptions ; et c’est encore aujourd’hui, rue de Berri, l’ambassadeur de Suède et sa femme, qui me demandent à voir ladite maison, et qui m’étonnent par leur science de ce qu’elle contient.

L’ambassadeur m’apprend qu’il est le fils d’un collectionneur, qui a perdu sa première collection dans un naufrage, la seconde dans un incendie, et qui est demeuré un collectionneur, et lui a légué sa maladie. Il aurait trouvé beaucoup de belles choses à Saint-Pétersbourg, où il a été ambassadeur pendant de longues années, avant d’être envoyé en France.

Jeudi 24 novembre. — Petit voyage à Pantin, pour décrire la maison de campagne de la Guimard. Dans ce quartier de misère et de laideur, de petits palais appartenant à des industriels, comme M. Doistau, comme M. Delizy, le beau-père de M. Doistau. Chez Mme Delizy, qui est une amoureuse du mobilier du XVIIIe siècle, je retrouve le petit et le grand salon de la danseuse.

Vendredi 2 décembre. — Ce treillage, que j’ai fait élever au fond de mon jardin, a quelque chose, par